Présentation

L'école thématique MAINLY propose une formation avancée en analyse d'interaction. Elle entend contribuer à la visibilité des recherches interactionnelles, à la consolidation d'un réseau européen de chercheurs dans ce domaine ainsi qu'à la formation de haut niveau des chercheurs et doctorants.

Les recherches sur l'interaction, qui ont connu une forte expansion au cours des deux décennies précédentes, notamment avec le développement de la linguistique interactionnelle, sont aujourd'hui revivifiées par la prise en compte de plus en plus systématique des dimensions multimodales des pratiques langagières et interactionnelles. Dans cette période, la syntaxe a pris une place importante dans les recherches, à travers l'intérêt pour la structuration des tours de parole (Ochs, Schegloff & Thompson 1996, Auer, Couper-Kuhlen, Müller 1999, Selting & Couper-Kuhlen 2002). Ceci a permis d'affiner les analyses, en prenant en compte des phénomènes de niveau très fin et leur mise en œuvre temporelle et séquentielle. Parallèlement, ces développements ont permis de repenser des aspects pragmatiques et actionnels à l'origine de ce champ de recherche.

L’école thématique sera centrée sur la construction des actions dans l'interaction, en tant que embodied actions, c'est-à-dire actions sociales, situées et multimodales (et non seulement langagières).

Deux fils directeurs pour l'étude de la construction des actions seront poursuivis durant l'école : les questions d'intercompréhension, d'alignement et d'affiliation, et les aspects multimodaux de la réalisation des actions. L'école sera focalisée sur la construction des actions dans l'interaction, à partir d'analyses multidimensionnelles (prosodiques, syntaxiques, lexicales, pragmatiques), séquentielles (prenant en compte la temporalité, la projection et la rétroaction) et multimodales (parole, regards, gestes, objets, espaces).

Organisateurs

L'équipe LIS du laboratoire ICAR (resp. V. Traverso) joue un rôle important d’animation de la recherche sur les interactions en France, en Europe et à l'international, depuis une vingtaine d'années. Ses compétences reconnues concernent tant le versant analytique (voir le numéro de Langue Française 175, 2012/2013) que le travail de terrain où sont constitués les corpus de parole en interaction. Cette équipe a organisé une série d'écoles thématiques et d'écoles d'été depuis 2007 sur différents aspects de l'analyse des interactions[1].

L'école s'inscrit également dans le cadre d'une collaboration suivie avec des chercheurs de plusieurs universités européennes : université de Loughbourough, Paul Drew et Alexa Hepburn, universités de Bologne et de Pérouse, Renata Galatolo et Piera Margutti, université de Leuven, Elwys De Stefani, université de Paris 3, Luca Greco.

Elle fait suite au workshop d'une semaine qui a été organisé en mars 2013 à Bologne "Advanced course in conversation analysis" et aux workshops organisés en janvier et mai 2014 à Lyon, avec le même groupe d'intervenants (E. De Stefani, P. Drew, R. Galatolo, A. Hepburn, P. Margutti, A.C. Ticca, V. Traverso).

Objectifs

L’école vise à proposer une formation avancée pour les doctorants et les chercheurs en apportant des savoir-faire concernant :

– l'analyse des interactions dans la perspective de la réalisation des actions sociales, c'est-à-dire en articulant fortement la langue parlée en interaction à la réalisation des actions accomplies par les individus dans des situations sociales ;

– l'élaboration de représentations (transcriptions, images, etc.) propres à rendre visibles les phénomènes et procédures identifiés ;

– l'élaboration de questionnements de recherche, à partir des arrière-plans théoriques de l'analyse conversationnelle et à travers une réalisation pratique sur des données :

– la démarche complète d'analyse : identification d'une question de recherche à partir des données, construction de collections de cas pour l'étude de cette question, analyse multimodale, mise en forme d'une présentation (diaporama) qui sera exposée le dernier jour de la formation.